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208 [l58i]JOURNAL
ment la femme de Boulenger, procureur au châtelet, advint que cette femme ayant regret à sa vie passée, déclara à Le Voix l'envie qu'elle avoit de vivre de-là en avaaten femme de bien; [lequel entendant ces propos, se mocqua; et voulant faire d'elle comme auparavant,] elle lui refusa vertueusement ce qu'il souhaitoit d'elle. De sorte qu'il s'en alla tout en colère, [lui dit
mille injures, .'appella p.....et rusée,] en la menaçant
de l'acoustrer comme femme de son métier. De fait, quelque tems après, étant averti que son mari la menoit jouer aux champs, la veille de la Pentecôte, monte à cheval, et prend avec lui quelques ruffîens de Tanchou (0, qui l'attrapperent en un chemin étroit, où en présence de son mary la font descendre de cheval; et ne pouvans lui couper le nez, pour la résistance qu'elle faisoit, lui déchiquetèrent et tailladèrent les joues avec un jeton qui coupoit comme un rasoir : instrument dont on dit que les ruffiens de Paris se servent pour telles exécutions. [Ayant fait ce coup, s'en reviennent à Paris avec ledit conseiller.] La cour, après avoir vû et reçu les informations, décerna prise de corps contre ledit Jean Le Voix, [ au moyen de laquelle ledit conseiller fut contraint de s'absenter;] et par amis, et principalement de la bourse, fit évocquer la cause au parlement de Rouen, où il fut pleinement absous, et en sortit par la porte dorée; ayant composé avec sa partie à deux mil écus, et lui en ayant couté deux mil autres à corrompre la justice. Et encor qu'un tel acte méritât punition, toutesfois s'il eût confessé le fait à M. Augustin de Thou, avocat du Roy, qui le fut trou-
(-) Ruffiens de Tanchou : Quelques archers de la brigade du nommé Tanchou. Ou donnoit aux archers le nom de ruffiens.
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